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Page:Alletz - De la démocratie nouvelle, ou des mœurs et de la puissance des classes moyennes en France - tome II.djvu/45

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CHAPITRE XIV.
du commerce français.

Avant la découverte de l’Amérique, le commerce allait d’occident en orient et revenait d’orient en occident, comme aujourd’hui ; mais il avait pour bornes les deux méridiens qui bornent à l’est et à l’ouest l’Ancien-Monde ; maintenant il part de l’Amérique et de l’Asie tout à la fois, chargé des matières premières recueillies dans ces deux parties de l’univers ; il traverse, d’un côté, l’océan Atlantique, de l’autre la mer des Indes, et s’arrête dans le centre de l’Europe, y distribue les produits naturels qu’il a recueillis, attend qu’ils s’y soient changés en ces trésors de l’art et du génie de l’homme, où la nature étonnée ne se reconnaît plus, et les reporte alors à l’est et à l’ouest, vers ces contrées dont le sol les lui avait fournis.

A bien considérer le cours général du commerce du monde, on s’aperçoit qu’il suit des cercles parallèles à l’équateur, ou décrit des lignes qui passent à la fois par l’équateur et les deux pôles, c’est à dire qu’après avoir coupé le globe transversalement, il le divise de nouveau du nord au sud et d’un pôle à l’autre.

Pour mieux faire comprendre ce mouvement qui est double, nous dirons que les Américains