Aller au contenu

Page:Alletz - De la démocratie nouvelle, ou des mœurs et de la puissance des classes moyennes en France - tome II.djvu/99

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

LIVRE Vtl~ CHAP. XXIV.

95

agents choisis par lui et rangés dans cette savante hiérarchie chargée d’exécuter les lois, nous ne pouvons nous accoutumer à ce manque d’éducation, à cette négligence des formes administratives, à ce rudoiement grossier des affaires. Mais considérez que nous commençons à mettre en mouvement ces institutions; que vou- loir débuter par la perfection dans leur exercice, c’est témoigner une impatience qui sent la routine et un excès de délicatesse, et que, loin d’y renoncer parce qu’elles sont encore défectueuses, il faut leur accorder les ménagements de la plus soigneuse culture, afin de les faire mûrir. D’ailleurs, le propre des institutions populaires n’est pas cet ordre calculé, cette simplicité dans la direction cette conception vive et intelligente à exécuter. Il faut s’attendre à l’ignorance, à la contradiction, au désordre, aux fautes de toute espèce. Des délibérations mal tenues, des arrêtés confus et contradictoires de fausses interprétations des dispositions législatives, voilà ce qui suit inévitablement un essai d’institutions populaires.

Mais, en même temps la lumière descendra sur le peuple son apprentissage n’aura pas été vain; il s’habituera à examiner la loi, et, en la faisant exécuter, apprendra à s’y soumettre. Sans être membre du conseil municipal, chaque ha-