Page:Alletz - De la démocratie nouvelle, ou des mœurs et de la puissance des classes moyennes en France - tome II.djvu/225

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celle où les six passions générales dont il s’agit seraient, au plus haut degré, nourries et rassasiées. Un peuple puissant, aimant, éclairé, vertueux, religieux et actif serait, sans contredit, grand et fortuné son gouvernement se fût montré par là le meilleur qui lui pût convenir. En général, la privation de vertu et de religion est au fond de toutes les grandes révolutions. C’est aussi l’amour désordonné de la puissance qui corrompt les nations et leur fait endurer à la fin un si prodigieux ennui qu’elles y préfèrent la mort. Mais la ruine complète n’arrive que lorsqu’une des deux causes, en agissant d’abord, amène le développement de l’autre. Qu’un peuple se déprave et s’aveugle jusqu’à perdre toute vue des lois divines, il tombe ordinairement dans la violence contre les autres et la licence envers luimême qu’une nation s’entête d’ambition militaire ou pousse jusqu’à l’anarchie son goût de liberté, c’en est fait, le plus communément, de ses vertus et de sa religion. Un peuple est donc La passion des conquêtes a ruiné, sous Sésostris, l’anciWme Egypte les républiques de la Grèce ont perdu leurs vertus dans la liberté téméraire; Rome a ucchi sous elle-même quand trop de victoires ont fait pencher ses mâles vertus; Louis XIV et Napoléon ont amené, l’un les désordres de la régence, l’autre une double invasion de l’étranger.