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viij PRÉFACE.

qui renferment des peintures du siècle ; l’Histoire offre, quand elle a pour objet le siècle où nous vivons. Or si dans ces mêmes Ouvrages les gens qui parlent bien, trouvent des termes qui leur paroissent d’une signification nouvelle, qui aient un air d’ancienneté, de familiarité, d’indécence, ils ne pourront les supporter.

Le mal est, que les Langues ne sont jamais plus exposées à dégénérer, que lorsquelles sont plus parfaites. L’heureux intervalle qui produisit les meilleurs Ecrivains de Rome, ne fut pas de longue durée ; le penchant que les hommes ont au changement, la tentation de dire des choses neuves, bannissent souvent les graces naturelles, & introduisent les ornemens recherchés : on ne veut plus s’énoncer qu’avec esprit, on entend finesse à tout ; les expressions ont deux faces, & outre un sens direct, en présentent un détourné ; on substitue aux beautés réelles des riens délicats ; la simétrie marquée prend la place de l’ordre caché ; on veut que ce que l’on écrit étincelle de traits,