Page:Alletz - Génie du XIXe siècle, ou esquisse des progrès de l’esprit humain depuis 1800 jusqu’à nos jours.djvu/30

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la naissance dépourvue de mérite, mais dans le droit qu’avaient seulement quelques familles de s’illustrer dans le gouvernement et sur les champs de bataille. Il est vrai que la nation était forte, opulente et glorieuse, à ne la considérer que dans cette élite. Mais les sociétés n’ont pas été faites pour jeter un vain éclat sur la terre, prévaloir les unes sur les autres, remporter des victoires, gagner un nom dans l’histoire. Il faut qu’elles procurent aux hommes, avec l’égalité conforme à celle de nos âmes devant Dieu, la plus grande somme de vertu, d’instruction et de bonheur possible : ce n’est point ce fantôme sans réalité qui à la fois est tout le monde et qui n’est personne, cet être idéal qu’on appelle nation qui peut profiter de la sagesse des lois ; le but des sociétés est le bien de chaque esprit, de chaque cœur, appelé un moment à la vie d’ici-bas et faisant partie de cette grande famille dont chaque membre est immortel. L’existence des castes aristocratiques était sans doute incompatible avec une diffusion équitable de la puissance, de la richesse et du bien-être : car, sur les ruines seules du privilège de la naissance, pouvait s’élever la législation nouvelle, qui a favorisé une plus juste répartition des droits politiques, une égalité plus générale devant la loi, une division de la pro-