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Page:Alletz - Génie du XIXe siècle, ou esquisse des progrès de l’esprit humain depuis 1800 jusqu’à nos jours.djvu/58

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comparaison entre notre siècle et ceux qui l’ont précédé.

Les sciences et les arts eurent pour berceau l’ancienne Égypte : c’est là que les Grecs vinrent les étudier dans leurs premiers pas ; mais les disciples ne tardèrent pas à surpasser leurs maîtres. Durant une longue mesure de siècles, ce peuple ingénieux eut la gloire de polir les rudiments des connaissances ravies à l’Égypte, de créer lui-même d’autres sciences et presque tous les beaux-arts, et d’exceller dans tout ce qu’il avait appris ou inventé.

Rome, qui subjugua la Grèce, hérita du génie et de la science des vaincus. Lorsqu’elle-même pencha vers son déclin, et que l’empire fut divisé par Théodose entre ses deux fils, les lettres et les arts furent portés à Byzance, et s’y maintinrent plus longtemps que dans l’Occident désolé par les Barbares du Nord. Les Arabes, peuplade échappée aux conquêtes des Romains, et devenue, sous la conduite de Mahomet et de ses successeurs, une nation conquérante, portèrent envie à Byzance, où duraient les derniers restes de la civilisation grecque et romaine ; et ce ne fut pas en vain, car, dans le viiie siècle de l’ère chrétienne, Bagdad, capitale de leur nouvel empire, attira les meilleurs artistes et les plus doctes esprits de Constantinople. La conquête de l’Espagne par les Arabes occasionna, vers la même époque, une nouvelle migration des sciences, qui furent ainsi reportées vers l’Occident. Elles eurent donc trois foyers dans l’univers : Byzance, Bagdad et Cordoue.

Les sciences doivent beaucoup aux Arabes, qui inventèrent les chiffres, trouvèrent l’algèbre, ranimèrent l’astronomie, cultivèrent la médecine,