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lime, pins il pourrait arrêter son essor : les yeux fixés sur un but qui recule sans cesse à mesure qu’elle en approche, l’ambition monte et vole, ayant assez de son propre poids. Toutes les fois que l’amour filial paternel ou conjugal se trouvera aux prises avec elle, la lutte ne sera pas douteuse la soit’ du pouvoir et des honneurs fera taire les sentiments les plus purs de l’âme humaine. L’ambitieux ne compte pour amis que ceux qui lui servent d’instruments ou de marchepieds en aimant il ne cesse de s’aimer lui-même s’il oblige, c’est pour avoir le droit à son tour de réclamer un service son dévouement est un prêt à usure. Jamais on ne le verra longtemps enchaîné par les séductions du plaisir. Je n’ai pas besoin de dire que l’amour de Dieu ne peut habiter dans notre cœur à côté de cette ardeur immodérée pour les dignités de la terre « nul ne » saurait servir deux maîtres à la fois. » La religion, se dit l’ambitieux, inspire de vains scrupules qui feraient avorter les plus belles entreprises. L’abnégation qu’elle enseigne est une consolation offerte aux petites âmes dont le sort est de ramper. » Entre deux ambitieux la haine est réciproque ; chacun déteste en outre les partisans de l’autre. Au reste, ces inimitiés, nées de l’intérêt, sont mobiles comme lui. La politique ne permet pas d’aimer ni de haïr longtemps les mêmes objets. Elle souffre