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Page:Allier - Le protestantisme au Japon, 1908.djvu/12

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La manifestation navale de l’amiral Perry avait ouvert des ports au commerce, sans procurer, toutefois, aux étrangers la permission de s’établir à demeure dans ces ports. En 1809, cette permission leur était accordée. Mais on leur signifiait que, si toutes les importations étaient admises, exception était faite pour deux articles : l’opium et le christianisme. La vue des étrangers suffisait, d’ailleurs, pour surexciter les passions populaires. Daïmios et samouraï se figuraient que l’intégrité du Japon avait été compromise par les traités de 1854 et de 1859. Constamment, des bandes armées, à l’instigation de ces nobles patriotes, s’attaquaient aux légations et cherchaient, par des meurtres habilement perpétrés et toujours impunis, à éloigner les intrus envahisseurs. En 1862, les vaisseaux de guerre de l’Amérique, de la France et de l’Angleterre révélèrent à l’empire nippon ce qu’est un bombardement. L’impression produite fut prodigieuse. Ce fut d’abord une explosion de fureur contre les hommes au pouvoir. Depuis des années, l’opinion publique, sous l’inspiration de quelques daïmios influents, s’en prenait à la maison des Tokougawa qui, par le Shogoun, exerçait véritablement le pouvoir sous l’autorité nominale du Mikado. On accusait ce « maire du palais » d’avoir trahi le pays en traitant avec les étrangers. L’on criait de plus en plus : « Honneur au

    tous ces événements, sur ce qui a préparé et suivi la Révolution de Meiji, il y a en français un livre capital, celui de M. Maurice Courant : Okoubo (in-12, Paris, F. Alcan).