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traduit d’abord par une curiosité passionnée, puis par des adhésions nombreuses. La question religieuse est mise à l’ordre du jour dans tous les milieux où l’on se préoccupe de l’avenir de l’Empire. On écrit des articles et des brochures pour ou contre l’Évangile. De grandes réunions publiques se tiennent, dans lesquelles les missionnaires exposent librement leur message. Aussi bien, dès la fin de 1874, le chiffre des missionnaires avait-il doublé et plusieurs nouvelles Sociétés étaient entrées en ligne. À l’ouverture de cette période, il y avait, en tout, neuf communautés indigènes avec 565 membres ; c’était le résultat, remarquablement médiocre, de quinze années de travail. Les choses allaient changer[1]. En dix ans, on put établir 37 stations, fonder 93 églises avec 5.000 membres adultes, organiser 63 écoles missionnaires et 7 séminaires théologiques avec 71 élèves. En 1883, 41 pasteurs indigènes consacrés étaient

    seulement autorise, mais fortement encouragé dans l’Empire. (Yamaji Aizan, loc. cit.)

  1. En mai 1878, une conférence de 46 missionnaires anglais et américains, de toutes les dénominations, se réunit à Tôkyô et établit une statistique intéressante dont voici le résumé. Les Missions protestantes ont alors au Japon 66 missionnaires consacrés et 88 institutrices, 35 stations avec 59 annexes, 44 communautés indigènes organisées avec 1.761 membres d’Églises (quand on sait quelles conditions il faut remplir pour être admis comme membre d’Église, il est nécessaire de multiplier ce chiffre par 3 pour avoir celui des chrétiens). Elles ont 829 élèves dans leurs écoles, 73 étudiants en théologie, 158 auxiliaires indigènes (parmi lesquels 9 pasteurs consacrés). Le « graphique » des admissions des membres d’Églises est alors le suivant : 20 admissions en 1872 ; — 538 en 1875 ; — 1.004 en 1876 ; — 1.761 en 1877. Cf. Allg. Missionszeitschrift, 1879. p. 236.