Page:Allier - Le protestantisme au Japon, 1908.djvu/54

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vailler de ses mains, mais il est toujours un samouraï. Un jour, croyant avoir été outragé dans son amour propre de chevalier, il tire un poignard de sa ceinture et va se suicider, lorsque, heureusement, on l’en empêche. Une autre fois, ayant par mégarde jeté à la mer un objet appartenant au commandant du navire, il offre en dédommagement tout le peu d’argent qu’il a sur lui…

Le roman se mêle ici à l’histoire. Nîsima s’en est allé du Japon à la recherche d’un Dieu. Le bateau sur lequel il s’est embarqué appartient — il ne l’apprend que dans la suite — à un négociant chrétien de Boston, M. Alphée Hardy. Le commandant du navire a lui-même des convictions religieuses. Il s’intéresse à ce passager d’une espèce originale et en quête d’une vérité à croire. Il le recommande à son armateur. Et c’est ainsi que, parti d’Hakodaté le 18 juillet 1864, et après de longs mois de navigation de port en port, Nîsima, à l’automne de 1865, pénètre chez M. Hardy à Boston. Là, il entre dans l’intimité d’un foyer chrétien. Il ne tarde pas à traverser une crise dont il sort converti à une foi nouvelle. Il décide d’apporter à son tour à ses compatriotes la prédication de cette foi.

Grâce à son protecteur, Nîsima (baptisé sous le nom de Joseph-Hardy Nîsima) acquit une excellente éducation dans deux établissements, « Philipp’s Academy » et « Amherst College ». Puis il fit de sérieuses études théologiques à Andover. Il était encore à Andover en 1872, lorsque arriva aux États-