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Page:Allier - Le protestantisme au Japon, 1908.djvu/61

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LE PROTESTANTISME AU JAPON

affectueux que possible. Si l’école prend une importance croissante, méfions-nous d’un danger qui nous guette. Avec un très grand nombre d’élèves, les meilleures méthodes risquent de devenir mécaniques. C’est ce qu’il faut éviter par-dessus tout. Avec des méthodes mécaniques, on fabrique des machines, on ne crée pas des hommes. » Il n’avait pas d’illusions sur l’issue de sa maladie. C’était son testament spirituel qu’il livrait à son entourage. Le 23 janvier 1890, il expira. Ses derniers mots furent : « Paix… joie… ciel… »

Dès qu’on l’avait su gravement malade, l’émotion avait été intense et générale. Des conducteurs de djinrichka s’en entretenaient dans les rues. Au nom du gouvernement le comte Inoué télégraphia : « Faites tout pour sauver Nîsima. » Quand le dénouement fut accompli, l’on transporta son corps à Kyôto. Les autorités supérieures de la ville, qui, après avoir combattu longtemps ses projets, avaient fini par s’y rallier avec une vraie faveur[1], voulurent assister à ses funérailles. Tous les pasteurs indigènes et les missionnaires des environs accoururent. Suivant une coutume nationale, les amis incapables de se transporter à Kyôto envoyèrent des bannières qui suivirent le cortège. Une de ces bannières portait : « De la part des bouddhistes d’Ôsaka ». Le vicomte Aoki, alors chargé d’affaires du Japon à Berlin.

  1. Le gouverneur de Kyôto avait même préside une réunion publique dans laquelle Nîsima devait expliquer ses desseins et demander de l’argent.