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AVANT-PROPOS

s’est fondé sur ce fait pour révoquer en doute l’identité des deux forces, nerveuse et électrique.

Dans l’ignorance où l’on était du rôle de l’électricité naturelle dans la vie universelle, on n’a point pensé que la faible conductibilité de la substance nerveuse pouvait être une condition indispensable pour l’accomplissement de ses fonctions ; cette condition ayant pour effet de provoquer la tension des courants et, par suite, les réactions électro-chimiques qu’ils déterminent dans l’encéphale ; réactions qui ne pourraient se produire si la tension était nulle (comme dans certains états morbides), et qui se manifestent par tous les actes physiologiques et pathologiques de notre vie.

L’identité des deux fluides, nerveux et électrique, nous semble révélée par l’observation de tous les phénomènes que l’un et l’autre engendrent ; et nous trouvons cette identité et l’unité de force explicitement affirmées par Voltaire dans les lignes suivantes :

« L’auteur de la nature aura-t-il disposé avec un art si divin les instruments merveilleux des sens ? aura-t-il mis des rapports si étonnants entre les yeux et la lumière, entre l’atmosphère et les oreilles, pour qu’il ait encore besoin d’accomplir son ouvrage par un autre secours ? La nature agit toujours par les voies les plus courtes. La longueur du procédé est impuissance ; la multiplicité des secours est faiblesse ; donc, il est à croire que tout marche par le même ressort...........

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« Il n’y a dans la nature qu’un principe universel, éternel et agissant ; il ne peut y en avoir deux ; car ils seraient semblables ou différents. S’ils sont différents, ils se détruisent l’un l’autre ; s’ils sont semblables, c’est comme s’il n’y en avait qu’un. L’unité