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avertis, dans leur ouvrage « Les Méthodes Modernes en Affaires » (1919). Ils disent, page 20 :

À une époque glorieuse où l’ordre et la méthode étaient la règle de conduite à tous les degrés de la hiérarchie sociale, où le sens de l’organisation pénétrait et vivifiait tous les rouages des entreprises publiques ou privées, notre pays, maître des Indes, du Canada, de la Louisiane, des petites et des grandes Antilles, était devenu, sans conteste, « le centre commercial du monde. » C’était l’époque où nos marchands couraient les mers du globe pour inonder de nos produits nationaux, naturels ou manufacturés, les marchés exotiques les plus lointains, l’époque où, sous l’intelligente et méthodique administration d’un Colbert, nos industries les plus diverses prenaient un magnifique essor et assuraient les fournitures du monde civilisé. »

« Pourquoi avons-nous perdu depuis cette suprématie commerciale ? Pourquoi nous sommes-nous laissé distancer sur tous les marchés du monde par les Anglo-Saxons et en particulier par les Allemands ? C’est assurément, pour une large part, parce que depuis trop longtemps nous sommes mal gouvernés, mais aussi et surtout parce qu’avec nos merveilleuses ressources et nos solides qualités, il nous a manqué d’étudier et de réfléchir ; de nous rendre un compte exact de l’évolution économique qui se produisait autour de nous et qui faisait subir une transformation profonde aux manières de concevoir et de traiter les affaires. Avec notre nonchalance latine, nous avons fermé trop longtemps les yeux à cette évidence que les Américains ont été les premiers à percevoir nettement et à mettre à profit. »...

Les deux auteurs que nous venons de citer déplorent que leur pays ait perdu son prestige, et c’est dans le but d’aider leurs compatriotes à reconquérir les avantages économiques d’autrefois, qu’ils sont venus en Amérique chercher « le plan et les méthodes à la fois scientifiques et pratiques auprès desquelles les écoles de commerce françaises font piètre figure. » (page 14).

Oui, Père, « les Français, un moment hésitants, reviennent avec une ferveur de convertis sur les erreurs qui les avaient d’abord égarés..... loin des sciences utilitaires. »


« C’est limiter d’avance le développement intellectuel d’un enfant que de lui imposer, dès le début, l’étude simultanée de deux langues différentes. » (page 357.)

Qu’en savez-vous, Père ? Quels principes de philosophie pouvez-vous invoquer d’où découle cette extraordinaire prétention que l’enseignement d’une langue seconde à de jeunes esprits les abêtit ? Ne voit-on pas les fils de rois (et de grandes familles) entourés dès l’éveil de leur raison, et