Page:Almanach de la cooperation 1869.djvu/136

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Une appréciation aussi exclusive serait fondée, que par là même serait condamnée la subordination d’esprit et d’action où l’on prétend maintenir la femme.

Car si la maternité est chose si haute, si sacrée, qu’elle réclame le sacrifice le plus grand, le suprême sacrifice de la liberté, de la vie entière, l’être chargé d’une telle fonction doit être le plus accompli de tous les êtres. Ce n’est pas trop de toutes les lumières de l’intelligence, de toutes les ressources de la science, de tous les dons de l’esprit, pour cette importante mission de créer à nouveau l’humanité.

À moins de soutenir que la maternité soit d’autant plus noble et mieux remplie que l’être qui l’exerce est plus inférieur, on ne saurait élever d’objection contre le développement intellectuel de l’être maternel, de la femme.

Ce sont, avouons-le, des raisons de l’autre monde, du monde passé, que de s’en remettre pour le souci le plus important, pour la science la plus complexe, celle de l’éducation, aux sublimités de l’instinct, aux inspirations du cœur, et autres phrases, auxquelles d’excellentes créatures, nous le voulons bien, mais fort ineptes dans leur rôle, donnent journellement, aux yeux de tous, le plus parfait démenti. C’est déclarer la connaissance inutile et même funeste, fonder la vie sur une