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Page:Almanach des muses - 1778.djvu/161

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VERS

Préſentés à Monsieur, à ſon
paſſage à Niſmes.


     Tandis que tout vous peint l’image,
        que tout vous parle le langage
        du reſpect & du ſentiment,
        qu’un peuple, dans l’enchantement,
par des cris redoublés, exprime ſa tendreſſe,
        le cœur plein de la même yvreſſe,
        j’apporte à vos pieds mon encens.
        Peu faite au ton des courtiſans,
        ſimple & ſans fard, ma Mule ignore
        l’art trompeur de flatter les Grands :
        c’eſt la vertu, dans les hauts rangs,
        c’eſt l’homme lui ſeul que j’honore.
        Eh ! qu’importe cette ſplemdeur,
        ce vif éclat d’une couronne !
        Prince, on n’eſt roi que par le cœur :
     voyez les droits que le vôtre vous donne !
regner par des bienfaits, ah ! voilà la grandeur !
que feriez-vous de plus, en occupant un trône ?
        Aux yeux de la poſtérité,
        faut-il un ſceptre à Marc-Aurèle ?
        & ce bon roi, votre modèle,
        que Titus même eût imité,