Page:Almanach olympique 1918.djvu/12

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faite d’orgueil dynastique et de convoitises ploutocrates mélangés. À l’est, au sud, au nord, les terres désirables avaient été soumises ; il n’y avait au delà que des déserts, des montagnes rébarbatives ou des flots mystérieux ; du côté de l’ouest, au contraire, le monde grec, tout voisin, s’offrait avec son opulence, ses raffinements, ses attraits multiples. Et combien cette proie s’annonçait aisée à saisir. Le parti de la guerre, à la cour de Darius, parlait de plus en plus haut et poussait ce prince à cueillir sans retard de si fructueux lauriers. Entre les cités grecs, les rivalités s’étaient exaspérées. Partout la division ; aristocrates et démocrates se disputaient le pouvoir. Les richesses, trop grandes, la vie trop douce avaient détendu le ressort de l’énergie nationale. Et quand, après de préliminaires escarmouches, l’ultimatum fut apporté par des ambassades comminatoires, il se trouva plus d’un parmi les gouvernants hellènes pour conseiller la soumission en insistant sur l’inanité de la résistance. Plusieurs cités décidèrent de se plier aux exigences d’un voisin si puissant. Athènes, — et Sparte avec elle, — placèrent le souci de l’honneur au dessus de l’amour de la paix. Athènes barra la route aux troupes qu’une flotte de 600 navires ennemis venait de jeter sur son territoire. Et grâce à Miltiade, général prudent autant que valeureux et sachant mettre le calcul

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