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Page:Almanach olympique 1920.djvu/12

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prenait une part triomphale à toutes les entreprises militaires de sa patrie. La même chronique fait observer que parmi les héros de Salamine figura Phayllos qui, deux fois vainqueur au Pentathlon, avait sa statue dans l’enceinte de Delphes.

Or il advint que Sybaris poussa fort loin le luxe dont s’encadraient chez elle les sports virils… si loin que leur virilité déclina. Le monde a gardé de la cité fameuse non le souvenir de ses exploits guerriers, mais celui de son « sybaritisme ». Les sports avant de finir s’en imprégnèrent eux-mêmes. Une équitation mièvre et raffinée avait remplacé les charges vigoureuses. Les chevaux dansaient en musique, faisant des voltes et de jolies courbettes. La ruse des Crotoniates leur ayant fait entendre une fois, en pleine bataille, leurs airs accoutumés, ces animaux s’empressèrent d’y répondre et de se mettre à danser. Alors sur les rangs où se propageait le désordre, la cavalerie adverse se jeta impétueusement, et la déroute fut complète.

Sybaris ne se corrigea point dans l’épreuve. Tout effort devenait à ses fils une fatigue insupportable. Timée raconte comment l’un d’eux s’étant « surmené » à regarder des esclaves qui piochaient le sol, en fit part à un ami

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