Page:Alphabet anatomic.djvu/3

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AV ROY. SIRE Il y a long temps que ie cherche quelque moyen par lequel ie puiſſe faire apparoiſtre l'effect de ma bonne volonté ai ſeruice tres humble que i ay voué à vostre Majeſté: mais lardeur de mon deſir a eſté refroidy, & ma pourſuite maintes fois trauerſee d'une froide crainte, attiediſſant la vehemence d'iceluy, lors que ie coſiderois la ſplendeur de voſtre Maieſté, laquelle dißipoit incontinant toutes ces legeres impreßions.

En fin recognoiſſant la clemence de voſtre dite Maiesté, et le bonheur que i'ay eu d'eſtre nay et nourry en voſtre pays, et nombré entre vos plus humbles ſerviteurs, i ay prins courage de vous dedier ce petit oeuvre, comme le principal essay de mes labeurs, et le premier des meilleurs fruicts de mon arbre de vieilleſſe, pour en faire une devote offrande à l'autel de voſtre Maiesté.Je n'ignore point qu'il ny ayt pluſieurs de ma profession pres de voſtre perſonne : qui en profondité de ſçavoir, et en certitude d'experiences, ne cedent à aucun autre qui vive, qui euſſent pourſuyvi beaucoup mieux le ſubiect que i'ay icy entreprins : mais oupource qu'ils ſont occupez pour vous assister continuellement, ou qu'ils traittent quelque matiere plus grande : cependant il vous plaira de recevoir ſous voſtre benigne protection ce mien labeur, lequel n'euſt oſé preſenter au iourſur le theatre de voſtre docte France , ſans avoir l'aſſeurance de celuy que Dieu y a commis pour protecteur et restaurateur en ce temps déploré. Le ſubject de mon livre eſt digne d'un tel Roy que vous, Sire, qu'il vous plaiſe à contempler les oeuvres du grand Roy des Roys, et qui apres avoir employé une grande partie du temps ez exploicts de la guerre, mettez

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