fréquemment teintés de rouge. La peau du fruit est souvent bosselée, très épaisse dans certaines sous-variétés[1].
Brandis et sir Joseph Hooker distinguent quatre variétés cultivées :
1o Citrus medica proprement dit (Cédratier des Français ; Citron des Anglais ; Cedro des Italiens) ; à gros fruit non sphérique, dont la peau, très aromatique, est couverte de bosselures, et dont le suc, peu abondant, n’est pas très acide. D’après Brandis, il se nommait Vijapura en sanscrit.
2o Citrus medica Limonum (Citronnier des Français ; Lemon des Anglais) ; à fruit moyen, non sphérique, et suc abondant, acide.
3o C. medica acida (C. acida Roxburgh) ; à petites fleurs, fruit ordinairement petit, de forme variable, et suc très acide. D’après Brandis, il se nommait Jambira en sanscrit.
4o Citrus medica Limetta (C. Limetta et C. Lumia de Risso) ; à fleurs semblables à celles de la variété précédente, mais à fruit sphérique et suc doux, pas aromatique. Dans l’Inde, on le nomme Sweet Lime, c’est-à-dire Limon doux.
Le botaniste Wight affirme que cette dernière variété est sauvage dans les monts Nilghiris, de la péninsule indienne. D’autres formes, qui se rapportent plus ou moins exactement aux trois autres variétés, ont été trouvées par plusieurs botanistes anglo-indiens[2], à l’état sauvage, dans les régions chaudes au pied de l’Himalaya, du Garwal au Sikkim, dans le sud-est à Chittagong et Burma, enfin au sud-ouest dans les Ghats occidentaux et les monts Satpura. Il n’est pas douteux, d’après cela, que l’espèce ne soit originaire de l’Inde, et même sous différentes formes, dont l’ancienneté se perd dans la nuit des temps préhistoriques.
Je doute que sa patrie s’étende vers la Chine ou les îles de l’archipel asiatique. Loureiro mentionne le Citrus medica, en Cochinchine, seulement comme cultivé, et Bretschneider nous apprend que le Lemon a des noms chinois qui n’existent pas dans les anciens ouvrages et qui ont des signes compliqués dans l’écriture, ce qui indique une espèce plutôt étrangère. Il peut, dit-il, avoir été introduit. Au Japon, l’espèce est seulement cultivée[3]. Enfin plusieurs des figures de Rumphius montrent des variétés cultivées dans les îles de la Sonde, mais dont aucune n’est considérée par l’auteur comme vraiment sauvage et originaire du pays. Pour indiquer la localité, il se sert quelquefois de l’expression in hortis sylvestribus, qu’on peut traduire par « les bosquets ». En parlant de son Lemon Sussu (vol. 2, pl. 25), qui est un Citrus medica à fruit ellipsoïde acide, il dit qu’on l’a introduit à Amboine, mais qu’il est plus commun à Java : « le