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PLANTES CULTIVÉES POUR LEURS FRUITS

C’est le Cumbalam de Rheede, le Camolenga de Rumphius, qui l’avaient vue au Malabar et dans les îles de la Sonde seulement cultivée, et en avaient donné des figures.

D’après plusieurs ouvrages, même récents[1], on pourrait croire que jamais elle n’a été trouvée à l’état spontané ; mais, si l’on fait attention aux noms divers sous lesquels on l’a décrite, il en est autrement. Ainsi les Cucurbita hispida, Thunberg, et Lagenaria dasystemon, Miquel, d’après des échantillons authentiques vus par M. Cogniaux[2], sont des synonymes de l’espèce, et ce sont des plantes sauvages au Japon[3], Le Cucurbita littoralis, Hasskarl[4], trouvé dans des broussailles au bord de la mer, à Java, et le Gymnopetatum septemlobum, Miquel, aussi à Java, sont le Benincasa, d’après M. Cogniaux. De même le Cucurbita vacua, Mueller[5] et le Cucurbita pruriens, Forster, dont il a vu des échantillons authentiques trouvés à Rockhingham, en Australie et aux îles de la Société. M. Nadeaud[6] ne parle pas de cette dernière. On peut soupçonner des naturalisations temporaires dans les îles de la mer Pacifique et le Queensland, mais les localités de Java et du Japon paraissent très certaines. Je crois d’autant plus à cette dernière que la culture du Benincasa en Chine remonte à une haute antiquité[7].

Luffa cylindrique. — Momordica cylindrica, Linné. — Luffa cylindrica, Rœmer.

M. Naudin[8] s’exprime ainsi : « Le Luffa cylindrica, auquel on a conservé dans quelques-unes de nos colonies le nom indien de Pétole, est probablement originaire de l’Asie méridionale, mais peut être il l’est aussi de l’Afrique, de l’Australie et des îles de l’Océanie. On le trouve cultivé par la plupart des peuples des pays chauds, et il paraît s’être naturalisé dans beaucoup de lieux où sans doute il n’existait pas primitivement. » M. Cogniaux[9] est plus affirmatif. « Espèce indigène, dit-il, dans toutes les régions tropicales de l’ancien monde ; souvent cultivée et subspontanée en Amérique, entre les tropiques. »

En consultant les ouvrages cités par ces deux monographes et les herbiers, on trouve la qualité de plante sauvage certifiée quelquefois d’une manière positive.

  1. Clarke, dans Flora of british India, 2, p. 616.
  2. Cogniaux, dans de Candolle, Monogr. Phaner., 3, p. 513.
  3. Thunberg, Fl. jap. p. 322 ; Franchet et Savatier, Enum. plant. Jap., 1, p. 173.
  4. Hasskarl, Catal. horti bogor. alter, p. 190 ; Miquel, Flora indo-batava.
  5. Mueller, Fragm., 6, p. 186 ; Forster, Prodr. (sans descr, ) ; Seemann, Journal of botany, 2, p. 50.
  6. Nadeaud, Plantes usuelles des Tahitiens ; Énumération des plantes indigènes à Taïti.
  7. Breitschneider, lettre du 26 août 1881.
  8. Naudin, dans Ann. sc. nat., série 4, vol. 12, p. 121,
  9. Cogniaux, dans Monogr. Phanerog., 3, p. 458.