Page:Alphonse de Candolle - Origine des plantes cultivées, 1883.djvu/291

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
277
LABLAB

Le Phaseolus aconitifolius est spontané dans l’Inde anglaise, de Ceylan à l’Himalaya[1].

L’absence de nom sanscrit et de noms divers dans les langues modernes de l’Inde fait présumer une culture peu ancienne.

Haricot trilobé. — Phaseolus trilobus, Willdenow.

Une des espèces le plus ordinairement cultivées dans l’Inde[2], du moins depuis quelques années, car Roxburgh[3], à la fin du XVIIIe siècle, ne l’avait vue qu’à l’état spontané. Tous les auteurs s’accordent à dire qu’elle est sauvage au pied de l’Himalaya et jusqu’à Ceylan. Elle existe aussi en Nubie, en Abyssinie et au Zambèse[4], et l’on ne dit pas si elle y est cultivée ou spontanée.

Piddington cite un nom sanscrit et plusieurs noms dans les langues modernes de l’Inde, ce qui fait présumer une culture ou une connaissance de l’espèce depuis au moins trois mille ans.

Mungo. — Phaseolus Mungo, Linné.

Espèce généralement cultivée dans l’Inde et dans la région du Nil. Le nombre considérable de ses variétés et l’existence de trois noms différents dans les langues indiennes actuelles font présumer une date de mille ou deux mille ans au moins pour la culture, mais on ne cite aucun nom sanscrit[5]. En Afrique, elle est probablement peu ancienne.

Les botanistes anglo-indiens s’accordent à dire qu’elle est spontanée dans l’Inde.

Lablab. — Dolichos Lablab, Linné.

On cultive beaucoup cette espèce dans l’Inde et l’Afrique tropicale. Roxburgh compte jusqu’à sept variétés, ayant des noms indiens. Piddington cite, dans son Index, un nom sanscrit, Schimbi, qui se retrouve dans les langues modernes. La culture a donc peut-être au moins trois mille ans de date. Cependant l’espèce ne s’est pas répandue anciennement en Chine et dans l’Asie occidentale ou l’Égypte, du moins je n’en découvre aucune trace. Le peu d’extension de plusieurs de ces Légumineuses comestibles hors de l’Inde, dans les temps anciens, est un fait assez singulier. Il est possible que leur culture ne remonte pas bien haut.

Le Lablab est incontestablement spontané dans l’Inde et même, dit-on, à Java[6], Il s’est naturalisé aux îles Seychelles, à

  1. Roxburgh, Pl. ind., éd. 1832, v. 3, p. 299 ; Aitchison, Catal. of Punjab, p. 48 ; sir J. Hooker, Fl. of brit. India, 2, p. 202.
  2. Sir J. Hooker, Flora of british India, 2, p. 201.
  3. Roxburgh, Flora indica, 3, p. 299.
  4. Scbweinfurth, Beitr. z. Flora Æthiopiens, p. 15 ; Aufzählung, p, 257 ; Oliver, Flora of tropical Africa, p. 194.
  5. Voir les auteurs cités pour le P. trilobus.
  6. Sir J. Hooker, Flora of brit. India, 2, p. 209 ; Jungbuhn, Plantæ Junghun., fasc. 2, p. 240.