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CHÂTAIGNIER

cipale nourriture des habitants[1]. Les champs de cette espèce, de couleur rouge ou dorée, produisent un très bel effet[2].

D’après ce que dit Roxburgh, le Dr Buchanan l’avait « découverte sur les collines de Mysore et Coimbatore », ce qui paraît indiquer un état sauvage.

L’Amarantus speciosus, cultivé dans les jardins et figuré dans le Botanical Magazine, pl. 2227, parait la même espèce. Hamilton l’a trouvé au Népaul[3].

On cultive sur les pentes de l’Himalaya une variété, ou espèce voisine, appelée Amarantus Anardana, Wallich[4], jusqu’à présent mal définie par les botanistes.

D’autres espèces sont employées comme légumes. Voir ci-dessus, page 80, Amarantus gangeticus.

Châtaignier. — Castanea vulgaris, Lamarck.

Le Châtaignier, de la famille des Cupulifères, a une habitation naturelle assez étendue, mais disjointe. Il constitue des forêts ou des bois dans les pays montueux de la zone tempérée, de la mer Caspienne au Portugal. On l’a trouvé aussi dans les montagnes de l’Edough en Algérie et, plus récemment, vers la frontière de Tunisie (lettre de M. Letourneux). Si l’on tient compte des variétés appelées Japonica et Americana, il existe aussi au Japon et dans la partie tempérée de l’Amérique septentrionale[5]. On l’a semé ou planté dans plusieurs localités de l’Europe méridionale et occidentale, et maintenant il est difficile de savoir s’il y est spontané ou cultivé. La culture principale cependant consiste dans l’opération de greffer de bonnes variétés sur l’arbre de qualité médiocre. Dans ce but, on recherche surtout la variété qui donne les marrons, c’est-à-dire les fruits contenant une seule graine, assez grosse, et non deux ou trois petites séparées par des membranes, comme cela se voit dans l’état naturel de l’espèce.

Les Romains, du temps de Pline[6], distinguaient déjà huit variétés, mais on ne peut pas savoir, d’après le texte de cet auteur, s’ils possédaient le marron. Les meilleures châtaignes venaient de Sarde (Asie Mineure) et du pays napolitain. Olivier de Serres[7], dans le XVIe siècle, vante les châtaignes Sardonne et Tuscanes, qui donnaient les marrons dits de Lyon[8]. Il regarde

  1. Roxburgh, Flora indica, éd. 2, v. 3, p. 609 ; Wight, Icones, pi. 720 ; Aitchison, Punjab, p. 130.
  2. Madden, Trans. of the Edinb. bot. Soc, 5, p. 118.
  3. Don, Prodr. fl. nepal., p. 76.
  4. Wallich. List, n » 6903 ; Mequin, dans D C. Prodr., 13, sect. 2, p. 256.
  5. Pour plus de détails, voir mon article dans le Prodromus, vol. 16, sect. 2, p. 114, et Boissier, Fl. orient., 4, p. 1173.
  6. Pline, Hist. nat., l. 19, c. 23.
  7. Olivier de Serres, Théâtre de l’agriculture, p. 114.
  8. Aujourd’hui, les marrons de Lyon viennent surtout du Dauphiné et du Vivarais. On en récolte aussi dans le Var, au Luc (Gasparin, Traité d’agricult., 4, p. 744).