Page:Alphonse de Candolle - Origine des plantes cultivées, 1883.djvu/85

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
71
LÉGUMES. — CÉLERI — CERFEUIL

Tétragone étalée. — Tetragonia expansa, Murray.

Les Anglais appellent cette plante Épinard de la Nouvelle-Zélande, parce qu’elle avait été rapportée de ce pays et cultivée par sir Joseph Banks, lors du célèbre voyage du capitaine Cook. C’est une plante singulière, sous deux points de vue. D’abord elle est la seule espèce cultivée qui provienne de la Nouvelle-Zélande ; ensuite elle appartient à une famille de plantes ordinairement charnues, les Ficoïdes, dont aucune autre espèce n’est employée. Les horticulteurs[1] la recommandent, comme un légume annuel, dont le goût est à peu près celui de l’Épinard, mais qui supporte mieux la sécheresse et devient par ce motif une ressource dans la saison où l’Épinard fait défaut.

Depuis le voyage de Cook, on l’a trouvée sauvage, principalement sur les côtes de la mer, non seulement à la Nouvelle-Zélande, mais en Tasmanie, dans le sud et l’ouest de l’Australie, au Japon et dans l’Amérique australe[2]. Reste à savoir si, dans ces dernières localités, elle n’est pas naturalisée, car elle est indiquée près des villes, au Japon et au Chili[3].

Céleri cultivé. — Apium graveolens, Linné.

Comme beaucoup d’Ombellifères, des lieux humides, le Céleri sauvage a une habitation étendue. Il existe depuis la Suède jusqu’à l’Algérie, l’Égypte, l’Abyssinie, et en Asie depuis le Caucase jusque dans le Belouchistan et les montagnes de l’Inde anglaise[4].

Il en est question déjà dans l’Odyssée, sous le nom de Selinon, et dans Théophraste ; mais plus tard Dioscoride et Pline[5] distinguent le Céleri sauvage et le Céleri cultivé. Dans celui-ci, on fait blanchir les feuilles, ce qui diminue beaucoup l’amertume. L’ancienneté de la culture fait comprendre pourquoi les variétés de jardin sont nombreuses. Une des plus différentes de l’état naturel est le Céleri rave, dont la racine charnue se mange cuite.

Cerfeuil. — Scandix Cerefolium, Linné. — Anthriscus Cerefolium, Hoffmann.

Il n’y a pas longtemps que l’origine de cette petite Ombellifère, si commune dans nos jardins, était inconnue. Comme

  1. Botanical magazine, t. 2362 ; Bon jardinier, 1880, p. 567.
  2. Sir J. Hooker, Handbook of New Zealand flora, p. 84 ; Bentham, Flora australiensis, 3, p. 327 ; Franchet et Savatier, Enum, plant, Japoniæ, I, p. 177.
  3. Cl. Gay, Flora chilena, 2, p. 468.
  4. Fries, Summa veget. Scandinaviæ, Munby, Catal. Alger., p. 11 ; Boissier, Flora orientalis, 2, p. 856 ; Schweinfurth et Ascherson, Aufzàhlung, p. 272 ; Hooker, Flora of brit, India, 2 p. 679.
  5. Dioscoride, Mat med., l. 3, c. 67, 68 ; Pline, Hist., l. 19, c. 7, 8 ; Lenz, Bot. d. alten Griechen und Rœmer, p. 557.