Page:Alquie - Anthologie feminine.djvu/13

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et libérales, praticables par la femme la plus délicate sans rompre avec les habitudes de son rang, et sans cesser de surveiller sa maison.

Dans les arts industriels et décoratifs, elle trouvera une foule de ressources. Les dessins à la plume, ceux sur bois, ainsi que la gravure, pour publications illustrées, journaux de modes, livres d’enfants, cartes de chromo, offrent un débouché considérable. L’aquarelle, la peinture sur bois (vernis Martin), sur faïence, sur étoffe, la terre cuite, les broderies d’art (ces dernières d’un rapport peu avantageux), sont autant d’occupations agréables, ne demandant pas des talents hors ligne.

À côté, il ne faut pas hésiter à placer la littérature, comme la carrière répondant le mieux aux affinités du sexe féminin. La carrière d’écrivain est la plus appropriée à la femme qui a passé sa jeunesse dans l’opulence, ou même dans une aisance très relative. La femme a tenu de tout temps une place honorable dans la littérature. Il est rare qu’elle se soit abaissée à chercher le succès dans le scandale ; on la trouve à la tête des genres les plus nobles, les plus purs, les plus gracieux. Il existe toute une filière de noms aimés, qui forment comme une lignée d’aïeules et de traditions aux femmes écrivains, à commencer par Christine de Pisan.

La femme de lettres se recrute dans tous les rangs de la société, en France, comme dans les autres pays. On compte dans le nombre plusieurs têtes couronnées, la reine Impératrice Victoria, la reine de Roumanie qui combat sous le pseudonyme de Carmen Sylva, l’archiduchesse Valérie, Mme  Carnot, qui a traduit des ouvrages anglais sous la