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DEUXIÈME PÉRIODE

Il s’en était présenté quelques-uns depuis que j’avais manqué M. Dacier ; mais les inconvénients que j’y avais remarqués m’avaient empêchée de les accepter.

D’autres partis me furent offerts qui ne me convinrent point. L’un était un homme assez riche, d’une condition médiocre, qui vivait à Paris fort retiré et voulait une femme raisonnable pour lui tenir compagnie. Il fallait conclure sans examen : je refusai.

Une dame de mes amies m’en proposa encore un autre. C’était un gentilhomme d’environ cinquante ans, qui avait quitté depuis peu le service, vivait en province dans une jolie terre, y habitait une maison bien bâtie et bien meublée. Celui-là, je le vis chez la personne qui m’en avait parlé. Il était d’une assez bonne figure et d’un bon maintien ; il ne me trouva pas si décrépite qu’il me croyait. Content d’ailleurs du peu de bien que je possédais (car les amis que j’avais perdus m’avaient laissé des marques de leur amitié), il dit à son amie qu’il était prêt à conclure, pourvu que je n’eusse point de répugnance à passer ma vie dans son château.

Je fis dire à l’homme dont il s’agissait qu’étant aussi attachée que je l’étais à Mme  la duchesse du Maine je ne pouvais me résoudre à la quitter sans retour. Il répondit que, si je voulais conserver d’autres liens que ceux que je prendrais avec lui, je ne pouvais lui convenir. Cette réponse me persuada qu’il ne me convenait pas non plus, et je rompis.

Mme  la duchesse du Maine ne sut rien de tous ces projets avortés. Cependant elle avait chargé Mme  de