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DEUXIÈME PÉRIODE

de l’Académie française (décédé en 1781). — 1782 ;

Lettres de Mme la comtesse de L… à M. le comte de R… — 1785 ;

Lettres à Mlle de Tourville, roman. — 1788 ;

L’Oreille, conte philosophique. — 1789.

Elle édita ces Lettres comme ayant été écrites par une contemporaine de Mmes de La Fayette et de Sévigné, dont elle imite parfaitement le langage, ce qui donna lieu à de grosses dissertations entre de Sepchênes et de Gaillard ; on les attribua à Mme Riccoboni, puis à Mme de Genlis, et cela ne fit que contribuer à son succès. Grimm disait qu’on « y trouvait de la grâce, de la facilité, un goût fort sage, et le meilleur ton ».

Dans ces Lettres, elle exprime d’une façon fort originale son opinion sur la sémillante marquise. Elle trouvait sa réputation surfaite, et se tenait en défiance contre les épanchements maternels où l’art épistolaire entrait, selon elle, pour beaucoup[1].


LETTRE DE LA COMTESSE DE L.

. . . . . . . . . . . . . . . .

Mme de Grignan se trouve fort mal du séjour de Paris. Je la vis la semaine dernière chez Mme de Coulanges. Je la trouvai maigrie et abattue ; elle se plaint de sa poitrine. Mme de Sévigné pleure tendrement sa mort en sa présence ;

  1. Eugène Asse, Une Femme moraliste au XVIIIe siècle