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TROISIÈME PÉRIODE

Mme  VIGÉE-LEBRUN

(1752-1842)


Née à Paris. Quoiqu’elle fût plus célèbre comme peintre que comme littérateur, elle a laissé trois volumes de Souvenirs (1835 à 1837) qui pourront bien, maintenant qu’ils sont tombés dans le domaine public (elle est morte depuis cinquante ans), sortir de l’oubli et prendre leur place à côté de beaucoup de mémoires qui ne les valent pas. Si elle a peint six cent soixante-deux portraits, et seulement quinze tableaux, auxquels on peut reprocher un manque de virilité, il y a dans ses peintures tant de délicatesse et de grâce, un si exquis sentiment féminin, qu’elles concordent absolument avec les poésies de Mme Desbordes-Valmore de la même époque.

D’une réputation intacte, elle reçut dans son salon toutes les célébrités du XVIIIe et du XIXe siècle, successivement : Diderot, d’Alembert, Marmontel, La Harpe, comte de Vaudreuil, prince de Ligne, marquise de Ruze, comtesse de Ségur. Mais la société qu’elle recherchait le plus, était celle des artistes. David était le plus fidèle commensal de la maison. Elle mourut à quatre-vingt-dix ans, après avoir, comme la plupart des peintres qui vivent vieux, peint d’une main ferme