Page:Alquie - Anthologie feminine.djvu/252

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
238
ANTHOLOGIE FÉMININE

C’est d’une vie et pure et généreuse
L’art, le devoir et le bonheur sacré.

« Prie et travaille » était, dans le village,
Ce que disaient nos guerriers valeureux.
Ils priaient même au milieu du carnage,
Et pour l’honneur ils en travaillaient mieux.

« Prie et travaille » est ce que l’on répète
Au malheureux qui réclame un peu d’or:
Et ce conseil que souvent il rejette.
S’il le suivait, lui vaudrait un trésor.

« Prie et travaille » est le refrain du sage;
Faibles mortels, récitez-le tout bas:
Ceux dont l’erreur fut l’éternel partage
Ne priaient guère et ne travaillaient pas.

Prie et travaille, ô toi que peut surprendre.
Loin d’un époux, le monde, le plaisir;
Par la prière occupe un cœur trop tendre,
Par le travail un dangereux loisir.

Prie et travaille en tes sombres retraites,
Beauté qu’à Dieu l’on veut sacrifier :
Crains, en priant, les biens que tu regrettes.
En travaillant cherche à les oublier.

Prie et travaille, homme vain, femme altière.
Riche qu’entoure un pompeux attirail.
Que reste-t-il à notre heure dernière,
Hors la prière et les fruits du travail ?