Page:Alquie - Anthologie feminine.djvu/268

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
254
ANTHOLOGIE FÉMININE

elle écrivait sous un pseudonyme, dans les Débats, des courriers pour venir en aide à sa mère, lorsqu’elle tomba dangereusement malade ; ce fut pour elle un cruel souci que de penser qu’elle perdait son gagne-pain. Quel ne fut pas l’étonnement de ces dames quand elles apprirent que les courriers étaient arrivés régulièrement au journal, et qu’elles pouvaient émarger ; un jeune et timide inconnu qui avait aperçu Pauline chez M. Suard, leur ami et protecteur, avait su les difficultés dans lesquelles elles se trouvaient, et avait eu l’heureuse inspiration d’imiter son style et de la remplacer. Elles tinrent à connaître leur bienfaiteur, qui n’était autre que M. Guizot, le futur ministre, alors débutant, et que Pauline de Meulan épousa en 1802 ; quoique plus âgée que son mari de quelques années, le mariage fut des plus heureux, les deux époux étant en concordance de sentiments et d’idées ; elle n’en jouit malheureusement que quinze années, car elle mourut en 1817, âgée de quarante-trois ans.

Elle laissa nombre d’ouvrages dont : Essais de littérature et de morale, les Enfants, l’Écolier, ou Raoul et Victor, l’Éducation domestique, Nouveaux contes, Idées de droit et de devoir, De l’anarchie et du pouvoir, etc.

Ses livres pour les enfants sont excellents et ont tous eu de nombreuses éditions. Ses pensées philosophiques s’inspirent des idées les plus élevées.