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TROISIÈME PÉRIODE

n’ai jamais causé un peu sérieusement avec un homme sans apercevoir combien il y avait de décousu dans mon instruction et de lacune dans mes connaissances. Il y a quelque chose de desultoire dans l’esprit et dans l’éducation des femmes ; elles ne savent jamais rien à fond, ce qui fait que les hommes les battent aisément dans la discussion. Si on est vaincue par un mari qu’on aime, le mal n’est pas grand.

Élisa Dilson, continue Mme de Witt, née Guizot[1], n’a pas épousé un homme médiocre, et elle l’a beaucoup aidé pendant sa courte vie conjugale, le remplaçant souvent dans le travail de préparation des numéros de la Revue française, pour laquelle elle rédigeait des articles non signés, qui sont restés le témoignage durable d’une instruction solide et étendue, comme de l’esprit le plus délicat et de l’âme la plus élevée. Morte à vingt-neuf ans, elle a laissé dans la vie de celui qu’elle aimait un vide irréparable, et, grâce à ce fidèle souvenir, elle a tenu une grande place dans la vie de ses enfants, qui l’ont à peine entrevue…


Mme DE RÉMUSAT

(1780-1821)


Claire-Élisabeth-Jeanne Gravier de Vergennes, dame de palais de l’impératrice Joséphine, mère

  1. Voir la notice sur Mme de Witt, née Guizot, et sur ses œuvres, dans la 3e partie, consacrée aux écrivains vivants.