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ANTHOLOGIE FÉMININE

l’éloge peut se résumer en ces mots : « Comme les peuples heureux elle n’eut pas d’histoire. »

Elle mourut en 1885, de la rupture d’un anévrisme. Son fils, Georges Lachaud, héritier du talent de son père, et qui nous avait déjà donné de fines satires des mœurs modernes dans Cabotinage et plusieurs autres romans de mœurs, vit sa carrière arrêtée en pleine maturité par une maladie nerveuse causée par le chagrin qu’il éprouva de la mort de sa mère.

Mme Ancelot était peintre de talent. Un de ses tableaux les plus connus, qui figura au salon de 1828, représentait Une Lecture chez M. Ancelot,

Voici ce qu’elle nous en dit elle-même :

… J’ai étudié la peinture, parce que mon goût m’y portait. À l’âge de quinze ans, je peignais quelquefois sept ou huit heures par jour, composant de petits tableaux de genre, sachant de l’art tout ce qui ne s’apprend pas, mais ignorant beaucoup de ce que les maîtres enseignent. Depuis, j’ai écrit de même, par goût, par passion, mais toujours sans projet, sans calcul, aimant les lettres et les arts, comme j’aime mes amis, pour eux-mêmes. Aussi je n’ai jamais éprouvé de mécomptes, ni jamais ressenti d’envie contre personne. Ce que j’ai fait en peinture et en littérature m’a rendue plus indulgente pour les ouvrages des autres, plus enthousiaste de leurs talents, plus sympathique à leurs succès.

Les Salons de Paris de Mme Ancelot sont plus