Ô monde ! ô vie ! ô temps ! fantômes, ombres vaines,
Qui lassez à la fin mes pas irrésolus,
Quand reviendront ces jours où vos mains étaient pleines ?
Jamais, oh ! jamais plus !
L’éclat du jour s’éteint aux pleurs où je me noie :
Les charmes de la nuit passent inaperçus ;
Nuit, jour, printemps, hiver, est-il rien que je voie ?
Mon cœur peut battre encor de peine, mais de joie,
Jamais, oh ! jamais plus !
Déjà la rapide journée
Fait place aux heures du sommeil.
Et du dernier fils de l’année
S’est enfui le dernier soleil.
Près du foyer, seule, inactive.
Livrée aux souvenirs puissants,
Ma pensée erre, fugitive,
Des jours passés aux jours présents.
Ma vue, au hasard arrêtée.
Longtemps de la flamme agitée
Suit les caprices éclatants,
Ou s’attache à l’acier mobile
Qui compte sur l’émail fragile