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Page:Alquie - Anthologie feminine.djvu/374

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ANTHOLOGIE FÉMININE

Immobile et debout, on eût dit qu’il pensait,
Entrevoyant déjà sa sombre destinée :
Est-ce donc pour souffrir que notre race est née ?


PAYSAGE (aquarelle)


C’est la pleine campagne ; au loin, des fours à chaux.
Là, des terrains plantés de pois et d’artichauts.
Une fine poussière ouatant la route blanche.
Des champs ensemencés, dont l’ocre brune tranche
Sur le velours moelleux des blés et des foins verts.
Des vergers où l’on voit poindre des fruits divers ;
Des arbres constellés de cerises vermeilles,
Des abricots planant au-dessus des groseilles.
Une intense clarté, qui rayonne des cieux.
Allume la campagne et fatigue les yeux.
La blancheur du chemin a trop d’éclat, et l’ombre
D’un épais marronnier fait une tache sombre.
Comme pour ajouter à cette variété
De tons resplendissants par un soleil d’été,
L’uniforme gros bleu, jaune d’or, écarlate,
Sous l’indigo du ciel, dans un fond vert, éclate
De deux pioupious, assis sur le bord d’un taillis.
Qui devisent entre eux des choses du pays.