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ANTHOLOGIE FÉMININE

donner des nouvelles de M. le maréchal de Grammont, comme vous me l’ordonnez. Je vous dirai donc qu’il est prisonnier, mais pas blessé, à ce que l’on m’a assuré. On espère que sa prison ne sera pas longue. Car nous avons pris le général Glen, contre lequel on croit qu’on l’échangera promptement, les ennemis ayant grand besoin d’un homme de commandement parmi eux, et ayant perdu, par la mort de Mercy et par la prison de celui-ci, tous les plus considérables qu’ils eussent ; ce qui fait croire qu’ils ne feront nulle difficulté de rendre M. le maréchal de Grammont contre Glen, qu’on leur devait offrir tout à l’heure. Voilà tout ce que j’en ai appris. La pauvre Mme de Montausier est fort affligée de Pisany, à ce qu’on m’a dit. Je suis ravie que Trie vous soit agréable et que le séjour ne vous en soit pas incommode. Je souhaite pourtant de tout mon cœur que vous le quittiez bientôt, afin qu’en vous voyant souvent on puisse profiter du temps qui reste à vous avoir encore ici....


Mme DE MOTTEVILLE (Françoise Bertaut)

(1621-1639)


Nièce de l’évêque de Séez, fille d’un gentilhomme de la chambre du roi ; sa mère, d’origine espagnole, servant d’intermédiaire à la reine pour correspondre secrètement avec sa famille, Françoise Bertaut, dès l’âge de sept ans, fut attachée à la personne de la reine Anne d’Autriche ; mais