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DEUXIÈME PÉRIODE

l’adorer, si l’âme et l’esprit étaient aussi parfaits que le corps. Mais quand on n’est plus jeune, c’est alors qu’il faut se perfectionner et tâcher de regagner par les bonnes qualités ce qu’on perd du côté des agréables. Il y a longtemps que je fais ces réflexions, et, par cette raison, je veux tous les jours travailler à mon esprit, à mon âme, à mon cœur et à mes sentiments ; voilà de quoi je suis pleine.

Comme émules de Mme de Sévigné, on a publié les Lettres de Mme de Grignan, sa fille, et celles de Mme de Simiane, sa petite-fîlle, dont elle avait dit dans une lettre à sa fille : « Je suis contente qu’elle ne soit pas parfaite, afin d’avoir le plaisir de la repétrir. » Mais il n’y a rien d’extraordinairement remarquable dans ces lettres comme littérature. De même de :

Marie Dugué-Bagnols, fille de l’intendant de Lyon, qui épousa M. Fustel de Coulanges, cousin germain de Mme de Sévigné. Quoique femme de beaucoup d’esprit, elle a dû surtout sa réputation à Mme de Sévigné, qui ne cesse de parler de « l’esprit de Mme de Coulanges, qui est une dignité à la cour ».

On a recueilli les lettres de Mme de Coulanges à sa cousine ; elles sont charmantes, mais sans éclat : un style aimable et beaucoup de grâce en font le principal charme ; tout porte à croire qu’elle brillait surtout dans la conversation lorsqu’elle était excitée.