En effet, tout change, tout se renouvelle. Il est de ces mille riens : telle expression, tel objet de toilette, tel genre de coiffure, qui dénotent de suite l’âge de la personne qui s’en sert, car tout suit le cours des siècles ; je n’en veux pour exemple que cet usage, si recommandé par l’abbé Delille, d’écraser sur son assiette la coquille d’un œuf mangé à la coque. Le livre sur l'Élégance du vicomte de Marennes, publié il y a une quinzaine d’années, le qualifiait déjà d’absurde et ridicule, ne serait-ce que parce que c’est malpropre et déplaisant à voir ; il a raison ; nous raffinons nos goûts et notre élégance, et, en même temps, nous épurons nos préjugés et nos manies.
Directrice d’un journal de famille, il ne s’écoule pas de semaine où mes abonnées ne me pressent de questions sur ces sujets délicats, et je suis persuadée que c’est répondre au désir de tous que d’entrer dans quelques détails minutieux sur cette matière, en laissant un peu de côté les lieux communs.
En somme, sous ce titre Du savoir-vivre, je ne fais que répondre spécialement et longuement à toutes les questions qu’on m’a adressées, et qui m’ont indiqué les points princi
