Page:Alquie - Le Nouveau Savoir-vivre universel tome 1.djvu/306

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Cependant le mari riche ne se présente pas, et le mari pauvre n’ose pas se présenter. Mademoiselle a vingt-six ans, elle a passé l’âge où sainte Catherine a mis son bonnet. Elle est de plus en plus entourée dans le monde, car elle est de plus, en plus belle, spirituelle, brillante : elle a pris de l’aplomb, elle soutient maintenant la conversation ; on la traite en jeune femme, et, avec sa taille élégante, elle porte merveilleusement la toilette. Cependant son père a vieilli ; l’âge de la retraite est arrivé ; il faut qu’il se retire avec une pension de deux mille francs, laquelle jointe au produit des économies de ci, de ça, fait arriver à trois mille francs de revenu. Impossible de vivre à Paris avec ça, Mademoiselle va enfin utiliser cette précieuse instruction. Ses parents se retireront en province et elle entrera comme institutrice dans une famille opulente ; elle trouvera là le luxe auquel elle est accoutumée, et même davantage : voiture, chevaux, livrées, service, voyages, séjour au château en été, loge à l’Opéra en hiver, etc. C’est enchanteur ! On reçoit beaucoup ; dans ce milieu de gens riches qui fréquentent la maison, elle ne peut manquer de rencontrer l’époux rêvé !