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Page:Alzog - Histoire universelle de l’Église, tome 1.djvu/101

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entre Jéhovah et Abraham scella et confirma les devoirs et les droits d’Abraham. La circoncision de sa postérité devait être un signe commémoratif de cette alliance[1]. Abraham vécut plein de foi en Dieu et en ses promesses. Il marcha en sa présence, gardant fidèlement sa voie, et plaçant en Dieu sa joie, ses espérances, son bonheur[2]. Jacob, petit-fils de la promesse, fut emmené en Égypte[3], et là commencèrent à se réaliser les promesses et les menaces faites à Abraham. Sa race s’y multiplia prodigieusement[4], mais elle perdit le sens et l’esprit du père de la foi. Pour rappeler à lui le regard et l’espérance de ce peuple ingrat, Dieu, fidèle à sa parole, lui fit sentir le joug dur et pesant des Égyptiens[5] ; mais en même temps il suscita Moïse. L’envoyé du Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, accrédité par de nombreux miracles, est promptement reconnu ; il devient le consolateur de ses frères, les délivre de l’esclavage[6] et fonde une nationalité propre. Il apprend aux Israélites, durant leur long séjour dans les déserts de l’Arabie, à reconnaître le Dieu de leurs pères, et il réveille le sentiment national endormi. Il rassemble et écrit l’histoire des siècles écoulés, l’histoire d’Adam, de Noé, d’Abraham, d’Isaac, de Jacob et de Joseph, ou plutôt l’histoire de Dieu même, recueillie dans les souvenirs vivants de la famille d’Abraham, qui avait vécu du temps de Sem, l’aîné des fils de Noé. Il rapporte, et fixe à jamais dans la mémoire de la postérité, les entretiens merveilleux de Jéhovah avec son peuple et les miracles de sa loi. C’est au milieu d’un appareil terrible et majestueux que Jéhovah transmet à Moïse les principes de la religion, inscrits sur deux tables de pierre[7], et qui sont promulgués devant le peuple tremblant et épouvanté[8]. Moïse écrivit aussi

  1. Genes. XV, 18 ; XVII, 4.
  2. Genes. XII, 4 ; XV, 6 ; XXII, 2.
  3. Genes. XLVI-I.
  4. Exod. I, 7.
  5. Exod. I, 14, 22.
  6. Exod. II-XII.
  7. Exod. XX, 1-18.
  8. En parlant des rapports et des caractères de l’Ancien et du Nouveau Testament, saint Augustin dit : « Multum et solidum significatur ad Vetus Testamentum timorem potius pertinere, sicut ad Novum dilectionem, quanquam et in Vetere Novum lateat, et in Novo Vetus pateat. » (In Exod.) Cf. Stolberg, édit. de Vienne, t. II, p. 41-51.