des Homérides, de l’Arabie méridionale, avaient embrassé le judaïsme (vers 100 av. J.-C.)[1]. Alexandre le Grand avait permis à une colonie juive de s’établir à Alexandrie, d’où ils se répandirent dans toute cette partie de l’Afrique. Leur singulière activité et leur esprit commercial les porta bientôt en Syrie et en Asie Mineure, et au temps de l’empereur Auguste, on les trouve disséminés dans toutes les parties de l’empire romain. Pour les distinguer des Juifs de la Palestine, on les appelait les Juifs de la dispersion (οἱ ἐν τῆ διασπορᾶ) ; malgré l’éloignement, ils conservaient des rapports actifs avec Jérusalem, en reconnaissaient les autorités ecclésiastiques, payaient un tribut annuel au temple (διδραχμα), où ils envoyaient souvent des sacrifices et faisaient de fréquents pèlerinages, Ils restèrent ainsi, malgré les circonstances les plus défavorables, et à travers de longues périodes, invariablement et merveilleusement attachés à la religion de leurs pères et à leur antique nationalité. Mais peu à peu, parmi eux comme dans la mère patrie, se manifesta une tendance marquée à s’accommoder aux usages étrangers, et de là le parsisme et l’hellénisme de ces Juifs dispersés. Séparés de la mère-patrie, ils perdirent insensiblement les traits les plus saillants et les plus originaux de leur caractère national, si exclusif et si hostile à toute influence étrangère. En Perse, ils mêlèrent à leurs divines et saintes traditions quelques éléments de la religion persane ; les mœurs, la science, la langue des Grecs prirent faveur chez les Juifs les plus distingués, et eurent une action prononcée sur leurs opinions religieuses, en Égypte surtout. Là, ils avaient même perdu en grande partie l’usage et la connaissance de la langue hébraïque et chaldaïque, ce qui rendit nécessaire pour eux une traduction grecque de l’Ancien Testament. Ils l’obtinrent grâce à l’intervention de Ptolémée Philadelphe (284 à 247 av. J.-C.), dans la version des Septante[2], qui fut même tenue pour inspirée.
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