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trait du Père amène au Fils des sages qui l’adorent[1], et l’humanité tout entière, que devait racheter le Fils de Dieu, est représentée près de son berceau. Et comme il fallait qu’il fût en tout semblable à ses frères[2], le Fils de Dieu est selon les prescriptions de la loi, circoncis au huitième jour de sa naissance et reçoit le nom de Jésus (יְחֹרשֻׁעַ (ie‘horshou‘a) contracté de יֵשׁוּעָ (ieshoû‘a), c’est-à-dire secours de Dieu).

Illuminé par l’esprit saint, le juste et pieux Siméon salue le Rédempteur d’Israël, la lumière des nations, l’enfant divin, posé pour la ruine et la résurrection de plusieurs. Anne, que l’esprit amène au temple, s’unit aux cantiques de Siméon, et va prophétisant le Verbe à tous ceux qui attendent la rédemption d’Israël[3].

Depuis quatre cents ans l’esprit de prophétie ne s’était plus fait entendre en Israël. Il s’était tu avec Malachie[4]. Quel printemps radieux succède tout à coup à ce long hiver ! De toutes parts retentissent des chants de gloire : celui dont le nom est Merveille s’est enfin montré ! Et l’archange et la Vierge, Zacharie et Élisabeth, dans les prairies verdoyantes les anges, dans le temple et le sanctuaire Anne et Siméon, tous prédisent un immense avenir et se réjouissent au rayon du soleil que le Seigneur envoie au monde : le ciel lui-même s’abaisse vers la terre, et les fils de la poussière se relèvent dans le sentiment d’une joie toute divine.

§ 35. — De ce que l’on appelle le développement de Jésus.

Marie et Joseph, au rapport des plus anciennes histoires judaïques, afin d’échapper aux desseins homicides de l’artificieux Hérode, s’enfuirent pour quelque temps en Égypte[5] ; mais bientôt ramenés par l’esprit qui avait décidé leur départ, ils revinrent à Nazareth, accomplissant ainsi le sens profond de la prophétie d’Osée, XI, 1 : « J’ai appelé mon fils de l’Égypte. » À douze ans, l’enfant divin laissa échapper quelques rayons de sa céleste sagesse, de-

  1. Matth., II, 10-11.
  2. Hébr., II, 17-18.
  3. Luc. II, 25-38.
  4. Cf. Stolberg, Ve partie, p. 46-47.
  5. Matth., II, 19-20.