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l’Église d’Antioche[1]. La discussion qui s’y était élevée, pour savoir si les Gentils, devenus chrétiens, devaient être soumis à toutes les ordonnances légales de Moïse, obligea Paul et Barnabé à se rendre à Jérusalem. Là (et cette décision fut de la plus haute importance pour toutes les controverses futures, quant à la manière dont elle fut rendue), il fut décidé, entre 50 et 52, d’un commun accord et au nom du Saint-Esprit, que les Gentils n’étaient pas tenus d’accomplir la loi mosaïque, qu’ils n’avaient qu’à observer les commandements dits de Noé, concernant les sacrifices et le culte des idoles[2], Bientôt après, Paul commença une seconde mission avec Silas [an 53 apr. J.-C.] ; il se, rendit en Asie mineure. Barnabé l’avait quitté pour suivre à Chypre Jean Marc, son parent. À Lystre, Timothée se joignit à Paul et Silas, et tous trois parcoururent la Phrygie, la Galatie et la Mysie. À Troade, ils s’adjoignirent un médecin, qui devint plus tard l’évangéliste saint Luc, et, se dirigeant vers la Macédoine, ils fondèrent successivement des églises à Philippe, à Thessalonique et à Bérée, où Paul, quittant Timothée et Silas, s’embarqua pour Athènes. Arrivé dans cette ville, capitale de l’idolâtrie grecque, Paul annonça aux Athéniens étonnés le Dieu inconnu[3]. Dans la riche et molle Corinthe, il fut reçu par un juif fidèle, nommé Aquila. Ce fut dans cette ville qu’il écrivit ses premières épîtres aux Thessaloniciens. Ses travaux, durant un an et demi, y fondèrent une des plus florissantes communautés chrétiennes. De là il retourna à Antioche, passant par Éphèse, Césarée et Jérusalem[4]. Son zèle apostolique le poussa à entreprendre une troisième grande mission dans l’Asie Mineure [an 54 ou 55]. Il s’arrêta d’abord deux ans à Éphèse, travaillant sans relâche au royaume de Dieu, non-seulement dans cette ville et ses environs, mais étendant son action et sa parole sur des contrées plus éloignées. C’est de là qu’il écrivit aux Églises de Corinthe et de Galatie. Mais bientôt une sédition éclate : le peuple d’Éphèse s’émeut par la crainte de voir tomber dans le mépris le culte de Diane [an 57 apr. J.-C.][5]. Paul est obligé de fuir : il part

  1. Act. XIII et XIV.
  2. Act. XV.
  3. Act. XVII, 22 sq.
  4. Act. XV, 36 ; XVIII, 22.
  5. Act. XX, 1 sq.