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vaines et inutiles[1]. » Dans ces paroles se révèlent déjà les symptômes du gnosticisme

Il tient surtout à prémunir les chrétiens contre le retour au judaïsme et sa fusion avec le Christianisme[2] ; il reprend les Corinthiens divisés par l’esprit de parti, par les questions de personnes, tandis qu’ils devaient tous appartenir à Jésus-Christ[3] ; il raffermit la foi en la résurrection des morts, ébranlée parmi eux par des hommes qui s’écartent de la vérité, tels qu’Hyménée et Philètre[4].

Ces efforts de l’erreur, tendant à diviser les fidèles, à déchirer l’Église, portèrent saint Paul à développer, avec la profondeur qui lui est propre, les caractères essentiels de l’Église et de ses institutions doctrinales et gouvernementales.

L’union des chrétiens en une vie commune repose sur le besoin original et foncier que les membres de l’humanité ont les uns des autres ; celui-ci possède ce qui manque à celui-là ; l’abondance de l’un supplée au défaut de l’autre. La société et l’individu ne peuvent se développer complétement que par leur appui mutuel ; car les forces nécessaires à ce développement ne se trouvent que dans l’ensemble et l’alliance de tous. L’individu ne doit donc jamais se considérer comme séparé de la société : il forme avec elle une unité organique. Saint Paul démontre cette idée par l’analogie du corps humain, dont les membres divers sont régis par un seul esprit[5]. Ainsi, dit-il, il n’y a qu’un seul esprit dans tous les fidèles, mais il se manifeste de diverses manières : car les dons accordés aux fidèles sont différents[6] ; et de là la diversité des ministres dans l’Église, Jésus-Christ ayant destiné les uns à être apôtres, les autres évangélistes, ceux-ci pasteurs, ceux-là docteurs, pour que tous travaillent à la perfection des saints et à l’édification du corps de Jésus-Christ[7]. Paul, ayant surtout

  1. 1 Tim. I, 4 ; Tit. III. 9.
  2. Rheinwald, de Pseudo-Doctorib. Coloss. Veron. Rhen., 1834, in-4 ; ep. ad Galat. Phil. III, 2 ; Col. II, 8.
  3. 1 Cor. I, 12 ; III, 3.
  4. 2 Tim, II, 17, 18 ; 1 Cor. XV.
  5. 1 Cor. XII.
  6. Staudenmaier, des Dons du Saint-Esprit. Rev. trim. de Tub. de 1828, imprimé à part, Tub. 1835.
  7. Eph. IV, 11, 12.