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Page:Alzog - Histoire universelle de l’Église, tome 1.djvu/277

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à une cause toute divine, on remarquait d’un

fectibilité à une cause toute divine, on remarquait d’un autre côté :

6o Qu’on peut toujours assigner une origine bien postérieure aux doctrines hérétiques qui, par conséquent sont des inventions humaines, opposées, dès leur apparition, à la doctrine une de l’Église[1] ;

7o Qu’on ne peut admettre l’appel que font les hérétiques à l’Écriture sainte, en rejetant la tradition et l’autorité de l’Église[2], parce que :

A. La parole vivante, la tradition est plus ancienne, plus générale que les Écritures, composées dans et d’après des circonstances spéciales ;

B. Les Écritures n’appartiennent point aux hérétiques ;

C. Elles ne peuvent être comprises sans la tradition qui les explique, et qui seule présente la doctrine complète du Christ. La lettre morte ne peut se passer de la parole vivante qui l’explique : l’Église seule, d’ailleurs, conserve intacte l’Écriture sainte, parce qu’elle la regarde, de même que la doctrine oralement révélée, comme l’expression de l’Esprit saint, qui a inspiré l’une et l’autre (γραφαἰ θεόπνευσται, ϰανονιϰαί) et que seule elle en donne l’intelligence véritable[3] ; tandis que les hérétiques mutilent certains passages, en rejettent d’autres, et n’expliquent le tout que d une manière subjective et arbitraire.

Cependant cette tradition ne resta point simplement orale elle fut de diverses manières fixée par l’Écriture, par les écrits des Pères de l’Église et surtout par les Symboles de foi. Outre l’antique Symbole des Apôtres, les symboles de Rome[4], d’Aquilée[5], d’Orient[6] et d’Antioche[7], et

  1. Iren. Contra hær. III, 4, n. 3 ; Tertull. I. cit., c. 29 et 30, et Adv. Prav., c. 2.
  2. Tertull., loc. cit., 17, 19, 38. Cf. Iren., I. cit. IV, 23, n. 8.
  3. Clem. Alexand. Strom. VII, 16, p. 894 ; Orig. Prolog. in Cant. cantic. (t. III, p. 39). Le N. T. divisé en εὐαγγέλιον et ἀποστολιϰόν (ὁ ἀποστολός). Ignat. ep. ad Philad. c. 5 ; Tertull. adv. Prax., c. 15 ; Iren. Contra hær. I, 3, n. 6 ; Clem. Alexand. Strom. V, 6, p. 664.
  4. Rufin. Expos. in Symb App. (Opp. Cypr. App. p. 185).
  5. Maria de Rubeis, Monum. Eccl. Aquil., p. 67.
  6. Rufin compare le symbole d’Aquilée à celui de Rome et d’Orient (Opp. Cypr. App. CLXXXIV).
  7. Ludov. Ruelius, Concilior. illustrat., t. I, p. 904.