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ment que possible les événements des temps anciens et modernes, et d’en faire, pour ainsi dire, l’histoire d’un seul État, et qui ne tint point parole, malgré les matériaux nombreux entassés dans les bibliothèques d’Alexandrie et de Rome. La cause n’en est pas seulement dans l’étonnante et générale médiocrité des connaissances historiques chez les anciens, mais bien plus dans la tendance des Grecs et des Romains à ne s’attacher qu’à des faits particuliers et matériels, et surtout dans leur polythéisme, cause de l’isolement des peuples, et du peu d’intérêt qu’ils prenaient à l’histoire des Barbares.

Le Christianisme donna le premier l’idée fondamentale de l’histoire universelle, par sa doctrine d’un Dieu, père des hommes, tous essentiellement unis par la rédemption en Jésus-Christ, et tous appelés à la sanctification et à l’union avec Dieu dans son céleste royaume.

Cette idée fondamentale, incorporée et visiblement réalisée dans l’établissement et la propagation d’une Église catholique, fut exposée avec une merveilleuse clarté par le grand évêque d’Hippone, dans son magnifique livre de la Cité de Dieu.

L’histoire universelle de l’Église a donc pour but d’exposer l’action et l’influence de l’Église, dans tous les temps et tous les pays, sous toutes ses formes, et de montrer comment tout se tient et tend à une fin commune, Dieu et sa gloire (συντέλεια τῶν ὅλων). Elle choisit surtout les événements qui, par leurs causes et leurs effets, ont eu l’influence la plus générale sur l’ensemble ; tandis que l’histoire particulière de l’Église a pour objet telle ou telle branche du Christianisme, sa propagation, la constitution de l’Église, les hérésies, le culte et la discipline, ou encore telle époque, tel royaume chrétien, et forme ou l’histoire ecclésiastique particulière des trois premiers siècles, ou celle du moyen âge, de la France, de la Pologne, et ainsi de suite.