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Page:Alzog - Histoire universelle de l’Église, tome 1.djvu/298

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attributions de l’épiscopat, fondé d’ailleurs sur une institution divine. Pour les garantir des atteintes de l’hérésie, on exhorta les croyants à se tenir étroitement unis aux évêques, successeurs légitimes des apôtres, seuls conservateurs intègres et interprètes fidèles de la doctrine du Christ. Telle était la vive et pressante recommandation d’Ignace d’Antioche[1], qui pensait que c’était bien moins par une réfutation dogmatique que par l’union intime des fidèles et des évêques qu’on rendrait les hérésies impuissantes. Le schisme des Novatiens fit ressortir davantage encore la position des évêques possédant, comme centre de la vie de l’Église, la plénitude de la doctrine et de l’autorité[2], suivant le langage de saint Ignace, de Tertullien et de saint Irénée. On les nomme parfois prêtres[3], il est vrai, a l’exemple des apôtres ; mais on n’en désigne pas moins leur prééminence par des attributs spéciaux[4], et l’on a soin de marquer toujours la série successive des évêques de chaque Église. Les écrits et la vie de saint Cyprien en sont la preuve la plus évidente[5]. Les évêques seuls faisaient les ordinations, prêchaient, administraient les sacrements en vertu de leur plein pouvoir ; quant à ces

  1. Ignat. ep. ad Smyrn., c. 8. Cf. aussi infra, note 3, les paroles de Cyprien.
  2. Ep. ad Smyrn., c. 8 ; Tertull., de Baptismo, c. 17 : « Dandi quidem habet jus summus sacerdos, qui est episcopus, dehinc presbyteri et diaconi, non tamen sine episcopi auctoritate. Cf. § 53.
  3. Iren. IV, 26, n. 2, p. 262. Cette confusion se trouve constamment dans Cyprien, ep. 55 : « Neque enim aliunde hæreses obortæ sunt aut nata sunt schismata, quam inde, quod sacerdoti Dei non obtemperatur nec unus in Ecclesia ad tempus sacerdos et ad tempus judex vice Christi cogitatur : cui si secundum magisteria obtemperaret fraternitas universa, nemo adversus sacerdotum collegium quidquam moveret, nemo post divinum judicium, post populi suffragium, post coepiscoporum consensum, judicem se jam non episcopi sed Dei faceret. »
  4. Præses presbyteror., summus sacerdos, benedictus papa, etc.
  5. Ep. 52, ad Antonian. de Cornelio et Novatiano « Ac si minus sufficiens episcoporum in Africa numerus videbitur, etiam Romam super hac re scripsimus ad Cornelium, collegam nostrum, etc. « Ep. 55 ad Cornelium de Feticissimo « Actum est de episcopatus vigore et de Ecclesiæ gubernandæ sublimi ac divina potestate. Cf. ep. 66, ad clerum et plebem Furnis consistentem, de Victore ; ep. 69, ad Florentium Pupianum.