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Page:Alzog - Histoire universelle de l’Église, tome 1.djvu/309

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au IVe siècle pour désigner un centre d’action ecclésiastique. L’idée de cette union métropolitaine se trouve réalisée pour la première fois dans l’Église mère des judéo-chrétiens de Jérusalem, unie aux Églises de Galilée, de Judée et de Samarie[1]. Après de tristes destinées, la dignité métropolitaine de Jérusalem passa, sous Adrien, à l’Église de Césarée. L’Église d’Antioche, composée de juifs et de païens, fut la seconde métropole chrétienne, à laquelle s’en rattacha une troisième, celle d’Alexandrie. En Occident, Rome, quatrième métropole, comprit les Églises de la basse Italie et de l’Italie centrale, les îles de Sardaigne, de Corse et de Sicile (provinces suburbaines). Outre les trois grandes métropoles de Rome, d’Antioche et d’Alexandrie, les Églises d’Éphèse et de Carthage jouissaient d’une sorte d’indépendance et d’une considération particulière. Cette union des divers diocèses sous un métropolitain exerçait une influence favorable dans les circonstances les plus importantes, telles, que les élections épiscopales[2]. Les communications régulières, par lesquelles les Églises se faisaient part des nouvelles ecclésiastiques, des élections des évêques (litterœ communicatoriœ), des excommunications, l’introduction des lettres de recommandation (litterœ formatœ), furent les conséquences naturelles[3] de cette union intérieure, en même temps que les signes de l’unité extérieure de l’Église.

Les conciles provinciaux eurent encore une influence plus décisive. Ils naquirent[4], non, comme pense Gieseler, d’une imitation profane des assemblées des amphyctions

  1. Cf. Euseb.. Hist. eccles. III, 32, selon lequel, au rapport d’Hégésippe, les premiers évêques de Jérusalem jouirent manifestement d’un pouvoir métropolitain. Il est dit de Jacques et d’un autre parent de Notre-Seigneur, comme évêque de Jérusalem : Προηγοῦνται πάσης Ἐκκλησίας ὡς μάρτυρες καὶ ἀπὸ γένους τοῦ Κυρίου. Cf. Petr. de Marca, Concord. Sacerdotii et imperii, VI, 1.
  2. Voyez § 84.
  3. Cf. Ferrarius, de Antiquo epistolar. Ecclesiæ genere. Mediolani, 1613, in-4 ; Kiesseling, de Stabili primit. Eccles. ope litterrar, communicatoriar. connubio. Lipsiæ, 1744, in-4.
  4. Ce que prouve surtout l’usage de ces conciles d’en appeler aux mêmes sources et de se servir des mêmes termes que les Actes des Apôtres, c. XV ; comme les apôtres avaient dit : Il a plu au Saint-Esprit et à nous, on voit dans un concile présidé par saint Cyprien [252] les Pères répéter : « Il nous a plu, d’après l’inspiration du Saint-