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Page:Alzog - Histoire universelle de l’Église, tome 1.djvu/320

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tion formelle du catéchumène à Satan, à ses œuvres et à ses anges (άπόταξις), qu’on lui accordait le baptême, qui se faisait par une triple immersion du corps dans l’eau (ou par une simple aspersion pour les infirmes, baptismus clinicorum) sous l’invocation du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

Plus tard, les circonstances firent abréger le temps du catéchuménat, et administrer le baptême aux enfants[1], suivant une décision obligatoire d’un concile de Carthage [252][2] ; tandis que, plus tard encore, vers la fin du IIIe siècle, prévalut la coutume abusive de remettre le baptême jusqu’à l’âge le plus avancé, même jusqu’aux approches de la mort. Le plus souvent l’évêque seul administrait le baptême ; les prêtres et les diacres ne baptisaient que par délégation de l’évêque, les laïques qu’en cas de nécessité[3]. On voit dans le IIe siècle faire mention des parrains (χειραγωγοἰ, ἀνάδοχοι, susceptores, sponsores, fideijussores), dont l’origine remonte certainement, aux temps apostoliques[4].

En signe de l’innocence reconquise, les nouveaux baptisés étaient revêtus d’une robe blanche (pallium) de là le mot ironique des païens : A toga ad pallium. Dans les

  1. Iren. Contra hær. II, 22, n. 4, p. 147 ; V, 15, n. 3 « Et quoniam in illa plasmatione quæ secundum Adam fuit, in transgressione factus homo indigebat lavacro regenerationis, etc. » p. 312. — Massuet, dans la Dissertat. præv. in Iren. libros, p. CLVIII, remarque : « Irenæus hinc cum Augustino concludit baptismum omnibus hominibus, et ipsis parvulis et infantibus, necessarium esse, ut per eum regeniti pristinæ generationis sordes abluant. »
  2. Ut intra octavam diem, qui natus est, baptizandus et sacrificandus. — Universi judicavimus, nulli hominum nato misericordiam Dei et gratiam denegandam (Harduin, t. I, p. 147 ; Mansi, t. I, p. 900 sq.). Mais Tertullien détourne du baptême des enfants : « Itaque pro cujusque personæ conditione ac dispositione etiam ætate cunctatio baptismi utilior est : præcipue tamen circa parvulos. Quid enim necesse est sponsores etiam periculo ingeri ? Quia et ipsi per mortalitatem destituere promissiones suas possunt et proventu malæ indolis falli, etc. » De Baptismo, c. 18, p. 264. — Cf. G. Walli, Hist. baptismi infantum, lat. vert. Schlosser. Brem., 1748, 2 vol. in-4.
  3. Tertull., lib. I : « Alioquin etiam laicis jus est (dandi baptismum) — sufficiat in necessitatibus utaris, sicubi aut loci aut temporis aut personæ conditio compellit. » C. 17, p. 263.
  4. Cf. Binterim, t. I, P. I, p. 190, et Bœhmer, t. II, p. 300.