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Page:Alzog - Histoire universelle de l’Église, tome 1.djvu/331

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éprouvés[1] ; » tandis que l’Église catholique a toujours enseigné que le pouvoir de délier qui lui a été confié s’applique à tous les péchés, mais que les dispositions du pécheur rendent souvent l’absolution impossible[2]. Qu’arriva-t-il ? chose presque incroyable ! Novat et Novation s’unirent et c’est ainsi que se forma à Rome le parti schismatique des Cathares (Καθαροί), nom par lequel ils voulaient marquer en même temps leur pureté et les souillures de l’Église catholique profanée. Ils ne reconnaissaient point la validité du baptême de l’Église catholique et le renouvelaient[3]. Tandis qu’à Carthage le concile convoqué [251] par Cyprien étouffait le parti relâché formé par Félicissimus, en excommuniant les schismatiques et l’évêque Fortunatus, qu’ils avaient déjà élu, à Rome le parti rigoriste des Novatiens se fortifia et se soutint si opiniâtrement jusque dans la période suivante, qu’Ambroise, évêque de Milan, et Pacien, évêque de Barcelone, furent encore de leur temps obligés de le combattre.

De son côté Mélétius, évêque de Lycopolis dans la haute Égypte, excita un schisme [306] et s’arrogea les droits de métropolitain parmi ceux de son parti, lorsque son véritable métropolitain Pierre d’Alexandrie, évêque plein de miséricorde et de sollicitude pour son troupeau, l’attaqua avec vigueur, parce qu’il refusait d’admettre à la pénitence ceux qui étaient tombés dans la persécution de Dioclétien, soutenant avec raison qu’il ne fallait pas abandonner des frères égarés et refuser de guérir ceux qui voulaient et pouvaient être guéris encore. Selon le témoignage de saint Athanase, au contraire, Mélétius aurait été emprisonné pendant la persécution de Dioclétien, il aurait sacrifié aux idoles et par là obtenu sa liberté. Son métropolitain Pierre d’Alexandrie, lui ayant demandé compte de sa conduite,

  1. Ephes. V, 27.
  2. Ephes. V, 27. Matth. XII, 32, v. 22-24. Cf. Hébr. VI, 4-6 ; X, 26-29.
  3. Sources : Cypr. ep. 41-52, p. 123-168 ; ep. Cornel. ad Fabium Antioch. dans Euseb. Hist. eccles. VI, 43 ; ep. Dionys. Alex. ad Novatian. ibid. VI, 45 ; et ad Dionys. Romæ. Euseb. Hist. ecclesiast. VII, 8. Hieron. Catal., c. 70. Socr. Hist. ecelesiast. IV, 28. Cypr. ep. 31, de Lapsis. Walch, Hist. des hérésies, IIe P., p. 185 sq. Paciani, ep. II. ad Sympron. (Maxima Biblioth. vett. PP., t. IV, p. 307).