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Page:Alzog - Histoire universelle de l’Église, tome 1.djvu/338

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posés dès le commencement par des fidèles, célèbrent le Christ, le Verbe de Dieu, et exaltent sa Divinité ! »[1]. — Lucien se moque des chrétiens qui passaient la nuit entière à chanter des hymnes.

§ 93. — Les temps saints. — Discussion de la Pâque. —
Lieux de réunion des fidèles.
Gayti, Soc. J. Heortologia, sive de festis propriis locor. Paris, 1657. Binterim, Archeol. chrét, t. V, Ire P. Staudenmaier, Esprit du christ., 4e édit. Mayence, 1847, 2e P.

Selon beaucoup de docteurs de l’Église, fidèles à la doctrine des apôtres, tels que Clément[2] et Origène, la vie des chrétiens devait être considérée comme une fête continuelle, c’est-à-dire comme une vie toute pénétrée du souvenir, toute sanctifiée par la vertu du mystère du Christ[3]. Mais, afin que les chrétiens arrivassent plus vite et plus sûrement au terme marqué ; afin que, selon le langage de l’Apôtre, « Jésus-Christ fut formé en eux, vécut en eux, et qu’ils fussent transformés en son image[4] ; » afin qu’ils suivissent pas à pas l’auteur et le consommateur de leur foi dans sa vie et sa mort, depuis son humble naissance jusqu’à sa douloureuse Passion et sa victorieuse résurrection, l’Église institua des temps de fêtes particuliers, qui devaient, comme des évangélistes annuels et périodiques, annoncer incessamment les grands faits de la Rédemption et en conserver ainsi le souvenir vivant, par des formes correspondantes aux besoins de la double nature de l’homme.

Le Dimanche fut distingué parmi les jours de la semaine, dès les temps apostoliques[5] ; dans la période actuelle il

  1. Tertull., ad uxor. lib. II. c. 9 ; Euseb. Hist eccles., v. 18 ; Lüft, Liturg., t. II, p. 131 sq.
  2. Clem. Alex. Strom. VII, 7 : Σεβεῖν δὲ δεῖν ἐγκελευόμηθα καὶ τιμᾶν τὸν αὐτὸν, καὶ λόγον σωτῆρά τε οὐτὸν καὶ ἡγεμόνα εἶναι πεισθέντες καὶ δι’ αὐτοῦ τὸν πατέρα, οὐκ ἐν ἐξαιρέτοις ἠμέραις, ὥσπερ ἄλλοι τινὲς, ἄλλα συνεχῶς τὸν ὅλον βίον, τοῦτο πραττοντες καὶ κατὰ πάντα τρόπον. P. 851.
  3. Conf. de Imit. Christ, lib. I. c. XIX, et lib. II, 1.
  4. Gal. IV, 19 ; II, 20 ; 2 Cor. III, 18 ; Rom. VIII, 29.
  5. Ignat. ep. ad Magnes, c. 9 ; Barnabœ ep. c. 15 ; Justin. Apolog. I, c. 87, sub fin. Conf. Tertull, Apol. c. 16, dans lequel se trouve