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Page:Alzog - Histoire universelle de l’Église, tome 1.djvu/359

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raient, par là même, libres devant la loi civile[1] ; que l’évêque aurait droit de donner une sentence définitive, dans le cas où des parties adverses ne seraient point satisfaites du jugement des tribunaux séculiers[2], Constantin donna un éclatant témoignage de son respect et de sa confiance pour les chefs de l’Église catholique. Aux églises que sa mère, Hélène, avait fait construire sur le mont des Oliviers et à Bethléem, il ajouta celle du Saint-Sépulcre, à Jérusalem, et celles que l’on construisit par ses ordres Nicomédie, Antioche, Membré, Héliopolis, Constantinople (spécialement l’église des Saints-Apôtres), et leur assigna de riches revenus[3]. Il conserva, il est vrai, ainsi que plusieurs de ses successeurs, le titre de Pontifex maximus, dans l’intérêt de son pouvoir politique. Il ne voulut néanmoins être considéré, dans ses rapports avec l’Église, que comme l’évêque du dehors, désigné de Dieu pour veiller et présider aux intérêts politiques, indépendants de l’Église[4].

Quand on vit Constantin interdire aux gouverneurs et autres fonctionnaires païens de prendre part aux sacrifices, afin de refroidir ainsi peu à peu le zèle des autres païens ; défendre nettement les sacrifices privés, malgré le principe qu’il semblait avoir adopté, d’amener à la vérité par la modération et la patience ; restreindre l’usage des augures et des auspices ; détruire même des statues d’idoles, et transformer les temples en églises chrétiennes ; prohiber rigoureusement[5] certaines pratiques immorales des cultes païens, tristes monuments de la profonde corruption de la race humaine ; confier de plus en plus aux chrétiens les charges de l’État, les rassembler autour de lui, et vouloir faire enfin une ville chrétienne de la nouvelle Rome, qu’il avait fondée [330] ; pour veiller, de ce nouveau siége de l’empire, sur les deux parties du monde : ses contempo-

  1. Codex Theodos. IV, 7, 1.
  2. Euseb. Vita Constant. Max. IV, 27.
  3. Vita Constant. Max III, 25-40 ; IV, 43-45 et 58-60. Cf. Ciampinus, de Sacris ædificis a Constant. Max. exstructis. Romæ, 1692 ; Sozom, Hist. eccle. I, 8 ; V, 5.
  4. Euseb. Vita Constant. Max. IV, 24 : Ὑμεῖς τῶν ἕσω τῆς ἐκκλησίας ἐγῶ δὲ τῶν ἐκτὸς ὑπὸ θεοῦ καθεσταμένος επίσκοπος ἂν ε.ην.
  5. Euseb. ibid. II, 25-29, 43-45 ; III. 24-42, 49, 54, 55, 58 ; IV, 25, 39 ; Codex Theodos. de Pagan. (lib. XVI, tit. 10), 1. cit.